Si Mui Ne attire beaucoup les Russes, ce n’est ni pour l’étendue de ses prestations ni pour sa culture asiatique, mais parce que le soleil frappe plus qu’ailleurs, et que les vagues caressent la ville. On y parle d’une voix forte aux tables des restaurants de plein air en commandant quelques bouteilles de bière locale, les crocodiles ici tournent sur une broche en pleine rue la gueule grande ouverte, et les requins arrivent encore entiers dans les assiettes.
L’air y est lourd et sent le bord de mer, il en a la prétention balnéaire, la frivolité touristique et l’art de vivre les pieds dans le sable.
Jouxtant cette ville si chétive , halte de vacanciers, le village de pêche flotte sur la mer de chine, et noircit l’horizon d’une multitude de coques colorées, qui jamais pourtant ne s’entrechoquent. On y ressent enfin un peu d’authenticité, quand la vie semble dépendre des filets que l’on jette à l’horizon, alors que des vagues parfois furieuses battent la rive.
En s’évadant sur la route côtière, la nature se démasque, la terre rouge brique contraste avec le ciel et l’on file à l’allure des troupeaux de vaches qui croisent nos chemins. Tous les écueils en valent bien la récompense : des dunes de sable dignes d’un désert d’Orient, tannées par le soleil se perdent dans nos yeux.
L’horizon prend des airs d’improbable, et l’on y trace nos pas en sachant qu’il serait simple de s’y égarer. Ses aspérités sont trompeuses et se modèlent au gré du vent, pas d’autre point de repère que cette étendue sablonneuse d’humeur changeante.
On y dévale ses pentes en se brûlant les pieds, et puis l’on grimpe à nouveau en s’y plongeant jusqu’aux genoux.
Il n’y a pas de but ni de mauvais choix, partout le sable vous rappelle que l’itinéraire est aussi furtif que la brise qui viendra l’effacer, il vous colle à la peau et emmêle vos cheveux pour mieux vous engloutir.
Le plus simple est sûrement de s’y étendre, ne faire aucun bruit qui pourrait dissiper la scène, et surprendre le soleil en train de s’échapper du monde le temps d’une nuit derrière l’une de ces dunes jaunes.
j’ouvre mon ordinateur comme j’ouvrirais un livre d’aventures
je mange avec toi , je dors chez tes hôtes et je me promène à travers tous ces paysages magnifiques!
J’ai l’impression que tu me sors de ton sac à dos à chacune de tes étapes!
tes photos sont des tableaux et ta plume est délicieuse!
merci ma chérie pour le beau voyage que tu nous offres et surtout continue à nous faire rêver
je t’embrasse très fort
Aujourd’hui j’aurai pu t’emmener manger du serpent…mais je t’ai épargné le récit de cette aventure !
Ma plume et mes objectifs te remercient, ils adorent cet endroit, ceci explique sans doute cela..!
En avant pour la suite
Bisous Mum !!
beau texte! « la prétention balnéaire de l’air », « l’humeur changeante » des dunes, et cette inquiètude encore légère ici de ce qui pourrait nous « engloutir », qui est heureusement conjuré si l’on s’étend en silence ( ou en écrivant). Un souvenir m’est revenu, en mode mineur ou lunaire sinon lunatique, celui-là: « La femme des sables », le film de Teshigahara tiré du roman de Kôbô Abe.
Ces « airs improbables » et ce « aspérités trompeuses » , tout ce mouvant, ce bougé, ont ( je préfère!) ici un côté paisible et solaire.