Avec un H muet comme pour adoucir un peu la brutalité de cette ville et cacher derrière son apparente quiétude, une brulante et dévorante course derrière le temps.
Le gris du ciel se fait vite oublier, tout retiré qu’il est derrière les toits de ces hautes maisons, vestiges d’un temps colonial pas si lointain, et de cet entremêlât de conduits électriques dont l’agencement ne répond qu’au très obscur raisonnement asiatique.
Six heures seulement de décalage avec cette France lointaine, avec ce sentiment étrange qu’il y a parfois plus.
Deux roues pour 3 hommes : la famille vietnamienne se déplace avec un rendement maximal, en un temps record puisqu’aucune seconde n’est perdue à respecter ces feux de signalisation dont je doute qu’un seul Vietnamien n’ait un jour compris leur utilité. Alors que les jambes du petit dernier dépasse du guidon, que le plus grand tente de s’accrocher au ventre de sa mère qui elle même empoigne le père, seul maitre de l’engin pour maintenir en vie sa progéniture au travers des carrefours qui selon le code de la route local peut se prendre en tous sens, à tout moment, de préférence sans s’astreindre à vérifier que le passage est libre. Il l’est par définition.
Le vietnamien n’a rien d’un bon « conducteur », c’est un pilote tout terrain doté d’un sens de l’anticipation peu commun, hérité je le pense de cette lacune ancestrale qu’est celle de l’art de freiner.
N’en croyez ni les routes poussiéreuses, ni les masques couvrant le tiers de leur visage, la gens féminine roule en talons aiguilles, les joues poudrées et les ongles vernis.
L’heure du repas semble correspondre assez bien à cette habitude qu’à la ville d’être en constante effervescence puisque tout est possible, à tout moment, de la tête de poisson qui finit de s’écailler dans un plateau d’étain, du plat de nouilles collantes encore chaudes aux beignets noyés de sucre que des femmes portent agglutinés dans leur panier à l’épaule.
Il y ici des bruits et des odeurs que l’occident ne connaît pas, des scènes de vie que l’occident ne connaît plus, il y a un monde en mouvance constante qui préserve son authenticité.
Aux heures matinales, quand le soleil encore timide réchauffe les rues, les anciennes générations entretiennent leur souplesse avec la grâce que leur procure leur physionomie , avec cette infinie certitude que tout réside dans la maitrise de soi.
Quelques exercices et quelques pas d’une danse inconnue pour que la journée commence par l’éveil du corps, toujours exécutés avec cette langueur inimitable.
Les heures creusent sont un cadeaux, rares et apaisantes. Minuit se passe et les rues se taisent pour un court instant, comme l’inspiration nécessaire avant toute grande prestation, car demain le concert reprend, avec son lot de fausses notes et son impertinente exubérance mais dont on ne cessera jamais de saluer l’harmonie.
Il y a une cohérence à ce monde, à ces gens qui se croisent et ces places qui se noircissent, il y a ici une vie qui vous frappe à la figure tant elle s’accroche à user de chaque seconde.
Hanoï ne dort jamais très longtemps et toujours d’un sommeil léger.
Tu écris toujours aussi bien Marine! Je t’embrasse, bon voyage!
Merci Alix !
Et le début du long voyage commença ainsi…….
Quelle découverte ….
Je veux en savoir plus !!!!! Sur le monde entier !!!!!
Il faut savoir contenir sa plume pour entretenir le mystère, j’ai encore 6 mois pour te parler du reste du monde !!!
Tu nous vends du rêve Marinette!
Profites bien de ce merveilleux voyage et j’espere que tu as essayé le taï chi matinal!
Bisous Indiana Jones!
Avec plaisir !!!!
Fais bien attention à toi !!!!
Gros bisous…
Une belle entrée en matière. On attend la suite avec impatience
elle a raison Alix
avec ce H muet ça commence comme un grand L
vite les prochaines P!