Chère Asie,
Il y a des mois maintenant que toi et moi nous regardons vivre et j’ai envie de t’en parler, de te confier tout ce que j’en ai pensé, pour que tu me gardes en souvenir.
Tu n’es pas facile à vivre, le savais tu ? Tu es sale, exubérante, bruyante, tu te couches bien trop tard et t’enivres de la vie. Mais nous t’aimons pour ça. Nous venons te voir et ne dormons que d’un oeil pour garder l’autre sur toi et profiter de ton spectacle. Dans tes rues c’est un monde que l’on ne connait pas qui défile, avec des sourires et des mains qui mendient, des éclats de voix et des silences poignants.
Tu m’as usé tant tu m’as bouleversé. Bien sûr tu ne prêtes pas attention à ce genre d’état d’âme, tu es égoïste dans ton amour du présent, tu continues ta route, la tête haute, sans un regard pour ceux qui tombent. Tes enfants sont pauvres, mais leurs yeux brillent de bonheur, comment réussis tu ?
Par un amour de ce que la Terre t’offre sans convoitise de ce qu’elle pourrait faire de plus. Tu vois, je t’ai observé.
Au Vietnam, où tes montagnes du Nord sont un refuge de minorités qui m’ont ouvert leurs portes.
Au Cambodge, où tes enfants sont un trésor de joie que j’ai pu partager.
En Chine, où tes campagnes sont si calmes et froides, que l’on se sent minuscule.
Au Laos, où tes cascades sont paisibles et ton art de vivre langoureux.
En Birmanie, où tes secrets sont encore gardés, et l’or des temples intact.
Au Népal où tes beautés culminent et se gagnent dans l’effort.
Je me suis abreuvée à toutes tes fontaines, depuis celles glacées de l’Himalaya, aux bouteilles d’alcool de riz.
On peut dire que j’ai tenté de te cerner. Quelle prétention. Te cerner toi, qui te cache derrière des traditions remarquables et des modes de vie heurtant.
Partie sans à priori, je reviendrai donc comblée de découvertes et repue de beauté, les jambes fatiguées et la tête lourde de tout ce que tu y auras laissé.
Mais c’est étrange, alors qu’il est bientôt l’heure de te quitter, je me sens vide.
Certainement parce que l’on laisse toujours une part de soi là où notre admiration s’est révélée. Alors si tu regardes et si tu cherches dans tes frontières, tu m’y trouveras un peu, partout où je suis passée.
Nous nous sommes bien amusées ensemble, tu m’as abasourdie, et m’a étonnée, tu m’as pris des larmes et tant de rires.
Bien sûr j’étais seule et tu m’as parfois fait croire que j’étais inconsciente. Avec tes grands airs indomptables, j’ai compris la farce. Ma seule inconscience était celle que j’avais de ton monde.
Pousses tu toujours ceux qui veulent te connaître à se regarder eux mêmes ?
Jamais tu ne t’essouffles dans ta poussière, tu danses sur le monde et tu lui cries ton indifférence.
Et si l’on t’étudie de près, tu te révèles douce et sereine, paisible dans ton tourbillon.
Maitresse de ce double jeu, tu vacilles entre le pire et l’extraordinaire et nous laisses juge de ce que l’on veut comprendre.
Tu gardes avec toi une belle part de ma vie. Je pars sans te quitter, moi qui n’ai plus de maison puisque tu m’en as offert tant d’autres.
Était ce un rêve ?
Des mois de vagabondage à aimer, se fier à l’instinct de tes routes, avoir l’imprévu pour seule boussole, ne pas savoir où mes nuits me conduiraient.
Je me suis réveillée, j’ai recompté ces jours et revu tant d’images. Oui ça m’avait tout l’air d’un rêve, passé en un instant, une seconde peut être, qui contenait toutes les richesses de ton âme.
Tu ne m’en voudras pas, avec les quelques larmes que tu m’arraches pour cette dernière frontière, je t’emporte avec moi.
Dans l’impatience de revivre ce rêve que j’ai à peine touché.
ton dernier cri d’amour au départ de cette terre d’Asie qui t’a enivrée, me remet irrésistiblement à l’esprit cette vieille chanson d’Hugues Aufray que j’adorais,ado, gratter et chanter sur ma guitare « Le Coeur Gros », on ne peut en effet s’empêcher de partager cette peine avec toi tant tes mots pour le dire sont juste émouvants
Bravo pour ces merveilleux récits, pour cette aventure aussi belle qu’insensée parfois à mes yeux de père, pardonne-moi d’avoir craint le pire dans les moments peut-être les plus exaltants pour toi
Avec toute mon admiration
Dad
Je me retrouve tellement dans tes paroles, tu as, comme toujours, trouvé les mots justes. Je te souhaite bon courage, et continue à vivre tes rêves petite Tortue. Morgane
dur dur de rebondir après celui ci…
Merci beaucoup Morgane,
A bientôt, quelque part sur le globe
Marine les larmes me montent aux yeux quand je te lis surement pour la derniere fois que tes aventures vont me manquer,je te souhaite un bon retour et peut etre a bientot ,je t’embrasse tres fort
Je t’avoue que mes larmes ont aussi coulé pour écrire cet article.
Merci pour tout MP, pour avoir suivi cette aventure avec bonheur et l’avoir commenté avec tant de bienveillance.
Tes paroles ont toujours été de beaux cadeaux que tu m’envoyais.
Encore quelques petites lignes que tu pourras sans doute lire sur ce site avant de le clore pour un temps seulement. Car j’ai l’impression que ma vie sur la route a tout juste débuté, et ne s’arrêtera pas si tôt…
Je viendrai vous faire un coucou bientôt.
Je t’embrasse et te remercie encore pour ton regard très touchant sur ce blog.
J’ai plein de blagues au rabais qui me viennent (« viens me voir à Lille je te ferai du riz ») mais ça n’est pas le ton du moment.
Aussi je te souhaite un bon retour, grandie comme tu l’exprimes si bien, le cœur léger de ce nouveau regard que tu porteras peut-être sur la vie.
Sois fière de ce rêve que tu as mené jusqu’au bout.
J’ai hâte de te voir mon enfant ! Des bises !
Comme je te l’ai dis je ne t’avais pas lu depuis qq jours …j’ai rectifie tout ça et je suis a jour maintenant lol
Quel blog spectaculaire que tu nous a offert pendant ton voyage 10000 X merci
Je l’ai effectivement vu ,l’émotion et la joie dans tes yeux qd tu en parles et ce retour a la réalité si difficile , je te souhaite bon courage pour ta reprise et ravie de t’avoir revu 😉
A très bientôt bisous
Merci beaucoup Elo d’être allée au bout de la carte avec moi 😉
Gros bisous
Coucou Marine.
Je te laisse quelques jours,le temps de m’habituer à ma nouvelle terre d’accueil,et qu’est ce que je lis ?
Alors c’est fini ?
Et qui va nous transporter en terre inconnue toujours en poésie maintenant ?
On s’était habitué à imaginer tout ce que tu nous décrivais avec tant de passion et de métaphores !
J’espère te voir bientôt,transformée que tu dois être par cette expérience exceptionnelle !
Plus sérieusement je te souhaite un bon retour,et surtout d’être heureuse !
En tout cas n’oublie pas qu’il y aura toujours un lit pour toi sur un petit caillou au milieu de l’océan indien…
Grosses bises.
Fabrice.
Ne t’en fais pas Fabrice, ce blog n’est pas prêt de se clôturer…
J’ai bien essayé d’aller au bout de la carte, mais six mois, c’est bien trop court…
Le voyage m’attend, juste le temps de refaire mes valises et je trouverai bien le temps de vous embarquer à nouveau pour une autre aventure !!
Merci pour l’invitation, je la garde en mémoire et songerai à vous faire un petit coucou d’ici peu !
J’espère que votre installation s’est bien passée et que vous allez profiter un maximum de cette île magnifique.
Je vous embrasse.
Merci Marine pour ton gentil message !
En tout cas tu peux dire que tu l’as échappé belle au Népal !
As-tu déjà des projets de nouvelles aventures ?
Grosses bises.
Quelle émotion !!! J’ai les larmes aux yeux… tant tu parles bien de ta pote l’Asie. C’est sûr, cette amité là est éternelle…
Je colle ton blog dans mes favoris. Tu as une fan de plus !!!
Tu es vraiment une fille extraordinaire …..!!!!!