Un point de pâte rouge que l’on centre sur le front, de longues robes claires que les femmes laissent flotter derrière elles, les drapeaux de prières multicolores qui dansent dans le vent, Kathmandou, ville de couleurs, éclaire les montagnes Népalaises, dans une effervescence qui ne ressemble plus à l’Asie.
Un désordre poussiéreux anime son coeur.
Dans le quartier Thamel, vivent milles enseignes qui se déchirent le client randonneur. Il n’y a rien que vous ne puissiez trouver dans cette cohue de consommation, rien qui ne puisse s’acheter pour gravir ces sommets qui vous narguent déjà depuis cette vallée.
Ses reflets sont multiples, on y prie Shiva et y honore Bouddha, son âme se confond dans le carrefour religieux des pays d’Asie.
Dans les rues sales, les visages sont clairs ou très mats, le Népal est une multitude, mais les joues des enfants sont toujours rouges, et leurs sourires déferlent sur votre regard.
Au crématorium de « Pashupatinath « , un spectacle brutal se tient sans vraie halte. Les corps des défunts se consument au bord des bras du Gange, sur un parterre de fleurs orangers, contraste dérangeant de cette funeste vapeur grise qui étouffe les flammes.
A leur côté se tiennent les hommes en deuil, le crâne rasé et la tenue blanche, première étape d’un isolement nécessaire dans les chambres sombres d’un monastère.
Comme un rappel au monde des vivants, cette scène se passe sans calme, une parenthèse difficile à isoler de la vie si intense qui agite ce pays.
Boudhanath calme un peu ce funèbre intermède, dans ce stupa connu comme l’un des plus imposant du monde, la toison d’or marquée des yeux de Bouddha veille sur la ville. De ses coins se tendent ces bannières aux quatre couleurs. Les moulins à prière tournent au rythme des moines qui les y poussent, dans la douce lumière des lampions qui brûlent à l’huile de moutarde.
L’aura de ce monde se ressent dans chaque lieu. Il émane de ce tout, l’impression d’un ailleurs que nos pensées occidentales peinent à capter.
Nous savourons la découverte sans plonger dans ses coulisses, son mystère se préserve derrière ses minuscules maisons de briques, ses chapelets bruns, ses maîtres yogi aux longues tresses, qui laissent s’étendre le temps dans un carré de soleil.
Il y a du bruit et du calme, des jeunes et des anciens, de la poussière et du mouvement.
Mais en se pavoisant dans tous ses caractères, Kathmandou reste une enfant sage dans un écrin de montagnes.
Ces têtes enneigées qui percent les nuages étouffent son ardeur dans un horizon impénétrable.
Hello Marine.
Quel contraste avec l’idée que je me faisais de Katmandou !
Je l’imaginais si calme et sereine,et tu nous la décris si agitée !
Mention spéciale pour la photo avec le népalais,j’adore !
Bises a toi.