Le Népal échauffe les esprits dans sa capitale bouillante, et calme les ardeurs dans ses reliefs, sans rien perdre de sa démesure.
Ambitieux personnage qui offre à l’homme des sommets infinis, lui promet presque de toucher le ciel, et s’empresse de le lui faire tomber sur la tête dans un de ces accès de rage.
Le Népal est furieux dans ses colères, si la neige s’échappe d’une brume qui fuse sans prévenir, elle n’est ni faible ni timide.
D’où vient l’abri dans ce monde blanc ? D’une auberge gelée, dont les murs de bois sont un rempart, usé par le temps et ses attaques successives.
Alors que dehors, la nature rit de notre insignifiance, la chaleur ne vient pas du poêle que l’on se hâte d’encercler, mais de la vie que l’on trouve dans ce quotidien si rude.
Car si notre passage ici n’est qu’une pause prolongée, dictée par les éléments,une vie s’organise sans y paraître.
Une famille entière régale ses jours en apprivoisant la nature. Emmitouflés dans leurs couches de laine, il n’y a bien qu’elles qui les isolent de ce monde. Leurs gestes et leurs pensées ont amadoué ces montagnes et leurs austérités.
Pour eux, chaque matin ressemble au suivant, la vue imprenable de leur fenêtre n’est plus qu’un détail qu’ils oublient de considérer.
Ce jour là, les centimètres de neige grimpent derrière leurs murs, notre avancée stoppe sa course, agressée par une nature invincible.
Il faudra plus de bois dans le poêle, est ce là l’unique écart qu’ils accordent à l’imprévu ?
A croire leurs inflexibles allers et venues, il semblerait bien que oui.
Les trois générations n’ont pas même un regard pour ce qu’il se trame dehors, dans cette suffocante conquête de l’orage. Brouillard, froid, flocons, nous sommes au milieu d’un monde qui vit sans modestie.
Dans l’unique pièce de l’auberge, grand mère manie son métier à tisser, d’une habileté que rien n’explique. Monsieur prépare le masala, un thé dont les épices réchauffent l’atmosphère, madame babille avec la petite dernière.
Ses rires n’ont que faire de l’Everest qui tempête, ils lui donnent un écho naïf, qui nous ferait bien oublier que le temps passe dans ce huit clos si doux.
Ce jour là, le monde était froid, dans ses degrés et dans sa foudre, mais est ce vraiment lui qui nous a stoppé, ou l’envie inavouable de partager pour un temps cette pause légère, entourés d’âmes flegmatiques, dont le calme rivalise sans heurt avec la fièvre des montagnes ?
Le lendemain, le ciel était limpide, la course est redevenue frénétique, mais il y avait comme un soupçon de force en plus pour la poursuivre, comme un peu de sérénité que l’on aurait emprunté à ces quatre âmes, dont on sait que, toujours, le feu continuera de brûler dans le déluge.
Hello Marine.
Même si tu y mets ta plume qui adoucit le récit,on ressent la violence de la tempête que tu as essuyée !
Sois prudente malgré tout,ne prends pas trop de risques car j’entends bien écouter tes récits en live sur mon île !
Grosses bises.
Fabrice.
Bien d’accord avec ton papa, Marine, fais attention à toi dans ces montagnes certes subjuguantes, mais aussi redoutables et dangereuses …. Surtout que ton léger gabarit fait que tu risques facilement de te faire emporter par une bourrasque un peu plus violente que les autres !!… Espérons que le mélange riz lentilles t’aura suffisamment alourdie pour résister 😉
Grosses bises
Christine
slt Marine et bien je manque de souffle apres avoir lu tes recits sur la Birmanie ouah que tes aventures sont epoustoufflantes je trouve tout ca grandiose,effrayant,et en meme temps liberateur mais le don de soi a parfois ses limites j’espere que tu connais les tiennes car ton voyage a ete long et emotionnellement tres intense mais je pense que tu as le soutien de plein de gens qui te suivent et qui t’aiment et dont je fais partis alors fait attention a toi et pense a nous tous quand ce difficile.Je t’envoie tout mon courage et toute mes ondes positives gros kiss