Voyages en sac à dos

Les Himbas

Un peuple à la peau aussi rouge que la terre qu’ils foulent. L’ocre se mélange dans de petits pots de terre avant de s’enduire sur les corps de ces femmes dont l’allure est aussi ancestrale que mystique. Leurs longs cils font paraitre leurs yeux pourtant si noirs, brillants et rieurs. Nos échanges ne sont fait que de ça : de regards curieux et d’interrogations à peine voilées, nos cultures se heurtent sans y trouver de communes notions.
Si le chef du village plante sa silhouette à l’entrée du village pour nous donner l’autorisation d’y entrer, ses femmes et ses enfants, dociles et amusés se jouent de notre avancée. Organisation circulaire autour du feu sacré qui s’adresse aux ancêtres, les huttes de boue sont étroites et sombres.
Encore jeunes filles, les cheveux sont tressés et reviennent sur le front, au passage à « l’âge adulte », de longues nattes d’ocre tombent dans le dos.
Si l’homme a droit à une hygiène telle que nous la connaissons, les femmes jamais n’usent d’eau.. A croire que ce trésor est bien trop précieux en ces contrées pour se gaspiller sur leur peau brune… Elles leur préfèrent la fumigation, usage millénaire où les cendres seules suffisent à s’apprêter.
A leurs chevilles, il est possible de déchiffrer leur vie, des anneaux d’argent s’entrechoquent pour distinguer les mères. Leur corps sont un livre ouvert à qui sait lire les codes.

A quoi donc s’occupent ces dizaines d’enfants les pieds nus dans ce sable, heureux comme si le monde ne pouvait être que ça : un présent sans superflu, des heures longues et chaudes sur une terre vide.
Des arbres sans âge terminent leur agonie sous cette lumière brûlante. Leur cour est immense, leur horizon sans limite. Nous avons beau le scruter, en dénombrer les particularités, notre approche perce à peine la surface de ce quotidien.

A même le sol, quelques confections artisanales espèrent attirer notre regard. Un marché bien pauvre pour un peuple si riche de coutumes. Mais c’est l’humain que nous sommes venus rencontrer, cet autre si différent dont le langage est inconnu.
Le soleil s’endort, la terre rouge se fait grise et l’air se refroidit. Nos regards se saluent, nos mains se serrent une dernière fois, et derrière nous se referme le mystère de ce peuple sans besoins qui fait face avec grâce à l’hostilité d’un monde sauvage.

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3 Commentaires

  1. Conrad Conrad
    20/05/2016    

    c’est Marie qui m’a dit « si tu t’ennuies va voir le site de Marine »…or je ne m’ennuie pas et je suis venu là.
    Ces notes sur des petites îles émergées encore pour peu de temps sur l’océan de la vie dite moderne me font penser à la sympathie nostalgique d’un passage des Tristes Tropiques et plus encore à un beau livre d’un membre éminent du club des explorateurs: « La Hache des Steppes » de Jean Raspail, qui, a parcouru toutes ces îles du Japon à la Patagonie en passant par une traversée en canot du Canada et des USA ( en 1949) de Québec à Saint-Louis.

  2. Céline Céline
    31/05/2016    

    la Kirikette qui ne posait que pour toi 😉

  3. Vanou Vanou
    05/04/2017    

    Magnifique photo…!!!!

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Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Charles Baudelaire