Une escapade à Tam Coc

Phonétiquement l’homme à la barre de ma petite embarcation s’appelait To.

Un peu plus en avant juste assez bien placée pour ne pas la faire chavirer, sa femme Thung. Mais la phonétique n’a rien à voir avec le Vietnamien, aussi puissent-ils m’excuser s’ils lisent ces lignes un jour…
To et Thung manient la pagaie comme personne, d’ailleurs ils le font avec les pieds, avec une aisance plutôt innée, au beau milieu de gorges rocheuses qui me narguaient de toute leur hauteur.

Tam Coc, un petit village à 3 heures de route de Hanoï, paisible, croulant sous une verdure étincelante, centrée autour d’un embarcadère, point de départ d’un paradis fluvial.
Une traversée qui s’éternise dans ce parterre de rizières que seule la coque de ces bateaux de fortune peuvent fouler, sans qu’aucun silence ne soit pesant, sans qu’aucun son ne soit de trop. La nature nous dévore partout où nos yeux peuvent se poser.
Quelques chapeaux hauts de forme comme on les voit si souvent dans ce pays viennent perturber l’horizon car il y a là quelques pêcheurs qui savent gagner de ces eaux.

Thung a le rire facile et les joues rondes, toujours de bons conseils quand il s’agissait de me faire baisser la tête pour que les roches ne la frôlent pas.
Les caves souterraines baignées dans ces eaux sombres peuvent être de bons pièges pour ceux qui s’y aventurent sans connaître leur chemin. Il n’y a pas de lumière dans ces antres, simplement le bruit de ce plafond de stalactites qui s’égoutte.
Elles rythment l’itinéraire comme autant de richesses naturelles qui vous donnent le temps de reposer vos yeux avant de les abandonner à nouveau dans la lumière infinie de ce fleuve si tranquille alors que la terre vous prend à la gorge tant elle est belle.

Thung et To sont heureux, ils flottent ensemble depuis plus de 30 ans quelque part au paradis.