Voyages en sac à dos

En traversant la frontière

Rappelez vous la fois où vous avez mangé les offrandes de Bouddha dans un temple qui dominait la ville de Lang Son, parce qu’on vous les avait offertes avec bonté et qu’il était impensable de refuser.

Rappelez vous la fois où l’on vous a servi du rat et du serpent en vous assurant que le barbecue faisait des merveilles de saveur.

Rappelez vous la fois où vous avez été réveillés par une radio qui hurlait en pleine nuit sur les bords du Mékong, parce que vos hôtes jugeaient que l’immersion devait être totale.

Rappelez vous la fois où l’on vous a promis quatre heures de bus entre Dalat et Mui Ne et que vous en avez fait sept.

Rappelez vous la fois où vous avez joué dans une école avec des dizaines d’enfants dans les montagnes de Bao Lac et que sans dire un mot, vous aviez le même langage.

Rappelez vous la fois où sans le vouloir, vous avez assisté à la remise des diplômes de centaine d’étudiants dans le temple de la littérature de Hanoï.

Rappelez vous la fois où vous avez été invités à prendre le thé dans une chaumière de montagne par une centenaire sortie des broussailles.

Rappelez vous les marchés, les sourires,et les milliers de grains de riz.

Lorsque vous quittez le Vietnam, ne regardez pas derrière vous, vous risqueriez de ne pas pouvoir partir.

Heureusement devant vous, il y a le Cambodge.

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Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Charles Baudelaire