Voyages en sac à dos

Une si grande muraille

Lacez bien vos chaussures avant d’entreprendre l’aventure parce que la hauteur de ces marches ne vous laissera pas de répit pour rattraper cet oubli.
Quelques heures nous éloignent de Pékin, et se dessine dans cet horizon de montagnes gelées le pas que l’homme a voulu prendre sur la Terre ; des kilomètres de pierres agencées comme muraille infranchissable pour défendre une frontière du Nord trop assaillie.
Qu’importent la charge et les conditions innommables, on a cimenté chaque mètre à la sueur de milliers de fronts.
La quiétude des lieux contraste avec l’histoire que l’on conte, là où tant d’hommes ont péri pour bâtir cette route sinueuse vous n’entendez plus que le vent se heurter dans les tours et l’espace vous faire sentir seul au monde.
Il y a bien quelques locaux pour suivre vos pas, infatigables marcheurs de ce lieu qu’ils ne cessent d’arpenter sans lassitude, qui vous proposeront toujours en haut de ces fortifications une tasse de thé brûlant en vous insinuant inconsciemment que le chinois est une langue qu’il devient urgent de maîtriser tant ils en usent avec insistance sans que vous y compreniez grand chose…
On escalade ce dénivelé en usant nos dernières forces sur des marches millénaires et l’on ne sait plus bien ce qui nous coupe le souffle, l’effort que l’ascension nous coûte à ces heures trop froides de l’hiver, ou ce paysage éternel que la main humaine a marqué au fer rouge.
On se sent loin de la Chine, loin du monde finalement, pierres et silence tracent une route qui se fond dans ces perspectives infinies et aussi modestement que possible, pour quelques heures de ses sections les plus praticables nous prenant part à ce tableau de maître.

La grande muraille est paisible, semblant plantée dans le sol pour toujours sans que rien ne soit capable de la déloger.
Elle est née des hommes, mais son histoire, son imposante architecture, et son éternité même l’ont dépassé de beaucoup.
Unique pièce qui gagne un peu de place sur l’échelle de la nature, chaque regard posé sur ce lieu vaut mille fois la force déployée pour y accéder.
6700 kilomètres s’étendent devant vos yeux, il n’y a pas assez d’horizon pour vous laisser en faire le tour.

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7 Commentaires

  1. Morgane Morgane
    25/01/2015    

    Magnifique Marine, merciiii! Et c’est cool de te voir face à cette immensité. Profite et couvre toi bien!

    • Marine Marine
      27/01/2015    

      écharpe, bonnet, gants, pull, je porte sur moi l’intégralité de ce qu’il y avait de chaud dans mon sac à dos…!!!
      Merci Morgane !

  2. mum mum
    25/01/2015    

    tout simplement époustouflant !
    tu es en train de te fabriquer des souvenirs merveilleux!
    devant ce spectacle grandiose, assise face à l’immensité ,je serais curieuse de savoir à quoi tu pensais!!!!
    bisous ma chérie
    mum

    • Marine Marine
      27/01/2015    

      Oui, un paysage grandiose, une vraie photographie vivante…
      Mes pensées restent enfermées dans cette muraille, il va falloir que tu viennes jusqu’ici pour découvrir ce qu’il en était..
      bisous mum

  3. guydimeg guydimeg
    25/01/2015    

    Pékin, la grande muraille….la démesure à un niveau tel qu’on pourrait le croire réservé aux dieux,très loin de toute échelle humaine,tout individu sensé devrait prendre conscience de sa propre petitesse devant ces chefs-d’oeuvre sur lesquels le temps n’a pas de prise, merci en tout cas à tes lignes de nous le rappeler.
    Je ne suis pas sûr que tu pensais à quelque chose en particulier, mais la photo de ta pose sur la grande muraille, les chakras ouverts, est vraiment superbe .
    Bisous

  4. fabdimeg fabdimeg
    26/01/2015    

    Hello Marine.
    C’est toujours un vrai bonheur de te retrouver et de suivre ton aventure. Le contraste entre le Cambodge et ce que tu nous décris en Chine doit être conséquent !
    Je partage l’avis des autres sur cette photo de toi sur la grande muraille,elle est forte ! Et puis ça fait plaisir de t’apercevoir un peu sur ces belles images qui illustrent si bien les mots relatant ton merveilleux périple !
    J’ai hâte de parler avec toi de cette aventure à ton retour, à moins que d’ici fin avril nous ne soyons partis nous aussi au bout du monde…
    Je t’embrasse et te dis à bientôt.

    • Marine Marine
      27/01/2015    

      Un contraste saisissant effectivement !
      Je partage aussi votre avis en fait, cette photo transmet assez bien le sentiment de ridicule place que nous avons face à l’immensité d’un endroit pareil.
      Je serai heureuse de partager tout ça avec toi, mais encore plus si la lecture de mon aventure vous donne l’envie de vous envoler pour découvrir le monde !
      Je vous embrasse, merci encore Fabrice

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