Voyages en sac à dos

Halte tranquille dans le Nord Laotien

Dans les rues de Luang Prang ne règne que la quiétude.
Un sentiment profond de sérénité qu’amplifient sans mal les nuances orangers des toges des moines.
Leurs sandales de cuir sont silencieuses, leur crâne tondu à peine grisé par un millimètre épargné, et leur regard se pose sur nous dans un mélange de bienveillance et de curiosité tout juste perceptible.
Dans les premières heures matinales, les temples de la ville les poussent dehors pour la cérémonie de l’aumône. Une belle procession d’âmes tranquilles qui reçoivent à chaque nouvelle aurore de quoi vivre pour ce nouveau jour, un peu de riz et quelques fruits.
Sans parole ni superflu, se déposent dans leur bol d’étain ces humbles victuailles alors que le soleil ne s’est pas encore montré, comme si seule la nuit était assez calme pour abriter ce moment.
L’offrande est une seconde capturée dans leur quotidien mystérieux, faite à genoux sur des nattes d’osier, pour souligner sans y paraître le respect qui leur est dû.
Les centaines de robes oranges s’effacent avec les premiers reflets du jour qui nait, disparaissants dans la fraîcheur des monastères dorés et laissants derrière elles le monde se remettre de ces minutes hors du temps.

La ville se réveille mais ne vit que d’un rythme, celui de la langueur.
Les journées sont douces, les bras du Mékong eux mêmes sont de calmes étendues d’eau qui enlacent le centre ville et que l’on traverse sur des ponts de Bambous construits une fois l’an pour la saison sèche.
Dans le vieux quartier, les maisons coloniales ont des toitures de bois et des profils Français, comme un parfum d’Indochine que l’on sentirait presque…
Dans de petites bassines noires, les enfants sans pudeur se baignent à l’ombre de minuscules ruelles qui s’entrecroisent. Le quotidien file, authentique et modeste.

Sans accélérer le pas, on traverse la campagne et ses plaines brûlées de soleil, pour y trouver quelques trésors que la nature a oublié de reprendre.
Des cascades turquoises, tranquilles et précieuses, qui se jettent dans un bassin de sable.
On tente d’écouter le bruit de l’eau qui doit bien résonner quelque part entre ces roches mais l’on se rend compte que tout s’est fondu dans cette carte postale, d’une perfection troublante que rien ne dérange.
Ordre et beauté, luxe calme et volupté…
Sans doute Baudelaire avait-il vu Luang Prabang avant de nous inviter au voyage.

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5 Commentaires

  1. Anne.K Anne.K
    25/02/2015    

    « Oh Marie, si tu savais………. tout le bien que tu nous fais……… »
    Juste « MERCI », sans blabla et « ENCORE » pour le plaisir des yeux et de l’esprit. Biz

  2. Anne.K Anne.K
    25/02/2015    

    Enfin, je voulais dire « Marine »….!!! J’en perds la tête! !!!!!

    • Marine Marine
      26/02/2015    

      C’est l’effet voyage… On en perd toujours un peu la tête..!!!

      Merci beaucoup madame K,
      d’être toujours là pour suivre l’aventure
      et de la commenter toujours si gentiment

      La route continue..!

  3. Lamborghini Lamborghini
    25/02/2015    

    Des vrais photos de carte postale

    • Marine Marine
      26/02/2015    

      c’est le talent que veux tu…

      ou alors le paysage.. l’un des deux..

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Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Charles Baudelaire