Voyages en sac à dos

Cuba, l’île langoureuse

C’est étrange comme l’atmosphère de Cuba respire une nonchalance palpable.
Dans les rues pavées de Trinidad, les boulevards agités de Cienfuegos, partout se mêlent des espaces temps que l’on aurait bien tendance à oublier, entre le bruit des sabots équins et celui des glaçons dans les verres de rhum.
Aux couleurs pastels des façades coloniales décrépies, répond la fumée grise des cigares que les vieux grillent à même le trottoir.
On regarde ces scènes comme égarés dans un monde qui existait il y a longtemps, une fiction échappée d’un imaginaire où les vieilles voitures Américaines rugissent, immortelles, indémodables…Les capots de ces bolides sont éclatants, leur assise de cuir confortable et leur cachet inégalable. C’est derrière ce cockpit improbable que se dévoile Cuba, alors que le paysage luxuriant se dessine entre deux villes d’un autre âge.
Pas de hâte ici, les airs de salsa nous rappellent que rien ne se fait en dehors de ce rythme indolent. La musique est légion, dans chaque coin, dans chaque âme. Plus qu’une culture, elle est un art de vivre indissociable du Cubain qui la respire à tout heure.

Si vous stoppez votre regard un instant sur ces scènes de vie, vous verrez sûrement, accoudée au cadre de sa porte, cette bonne Dulce, matrone souriante, joyeuse et un peu molle qui accueille de toute sa bonhomie les touristes d’un soir.
Plus loin, ce sont les jeunes écoliers, uniformes sur le dos, que vous croiserez. Au dessus de vos têtes, comme un deuxième ciel qui se croise entre les toits, des étendoirs alourdis des lessives familiales.
Sur les murs, les panneaux d’affichages, les coins de portes, partout, le communisme se pavane. les slogans socialistes, propagande enfouie dans le corps même de ce pays, culte inévitable de ses héros d’histoire que le peuple admire, vantent et affirment toujours les valeurs d’une société fière de son assise.
« La patrie ou la mort », comme un faux air de révolution …
Car Cuba a beau se prélasser, elle est pétrie jusque dans ses chairs d’une histoire qui la dépasse, la transcende et continue à faire vibrer ses générations.
Fidel, le Che, pas un pas ne se fait sans que ces figures n’accrochent vos regards, sans que ces noms ne sortent des lèvres Cubaines qui en tremblent encore d’émotion.
Un si petit bout d’île qui aura tant vécu et vous transporte bien loin, dans cet autre temps impalpable où l’on s’enivre de rhum sur des airs de salsa, où l’on parle du communisme à l’arrière d’une vieille caisse Américaine…

IMG_1310

IMG_0391

IMG_0494

IMG_0603

IMG_1740

IMG_0613

 

Aucun commentaire jusqu'à présent.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Charles Baudelaire